SYLVAIN RIFFLET

Saxophoniste, clarinettiste et compositeur français, diplômé du Conservatoire de Paris, Sylvain Rifflet est lauréat du Concours de La Défense et a reçu plusieurs prix dont une « Victoire du jazz » et un « Django d’or ». Il a joué ou enregistré avec des grands musiciens de la scène européenne (Henri Texier, Paolo Fresu, Louis Sclavis, Aldo Romano, Michel Portal, Kenny Wheeler, Riccardo Del Fra…) mais également aux côtés de musiciens américains comme Joey Baron, Jon Irabagon, Jon Hollenbeck, ou encore Jim Black… Fer de lance de la jeune génération de musiciens de jazz du début des années 2000, ce formidable musicien qui depuis 20 ans a enchainé nombre de réussites musicales en tant que leader : Rockingchair, Alphabet (puis Mechanics), Refocus puis Remember Stan Getz, Moondog, et continue d’explorer des thématiques toujours intéressantes à la croisée des esthétiques qu’il affectionne : jazz, musique répétitive, musique électronique.

La rentrée 2024 fut marquée par la sortie de son nouvel album « We want stars », paru le 13.09.2024.

PROCHAINS CONCERTS

  • 17/12/2024 : Perpetual Motion - Théâtre Durance
  • 15/01/2025 : We Want Stars - New Morning (Paris)
  • 23/05/2025 : We Want Stars - Théâtre Cornouaille (hors les murs)

LES PROJETS

REMEMBER STAN GETZ

Le 6 juin 1991 s’éteignait définitivement «The Sound». Quand la plupart des grands créateurs africains-américains du jazz se targuaient de surnoms qui, de «Duke» en «Count» et autres «King», leur restituaient une dignité que le racisme de la société leur déniait en grande partie, Stan Getz, fruit d’une tout autre histoire (né Stanley Gayetsky à Philadelphie en 1927, fils d’immigrés juifs originaires d’Ukraine ayant fui les pogroms) a porté, pendant près d’un demi-siècle, celui d’une qualité qui est au fondement de la musique qu’il avait endossée: le son.

Stan Getz était The Sound. Autrement dit, un idéal, une quintessence. Quelque chose comme la matérialisation d’une idée pure, la manifestation d’une perfection. Si Stan Getz figure au panthéon du jazz, c’est avant tout, en effet, pour la sonorité unique qu’il tirait de son ténor et qui permet, en trois notes, de le distinguer de la masse de ses pairs saxo- phonistes. Cette capacité que possèdent les plus grands jazzmen depuis Louis Armstrong à forger un timbre qui leur appartienne en propre au point de constituer une signature est au cœur de la tradition du jazz. La sonorité de ténor de Stan Getz s’ourlait d’une douceur – même dans les tempos rapides et dans ses moments d’alacrité – caractérisée par un vibrato dont le moelleux confinait à la tendresse, conférant à son jeu un caractère mélancolique et délicat qui le démarquait considérablement de ses contemporains et touchait au cœur ses auditeurs.

Stan Getz aimait à dire que le saxophone était l’expression de l’âme humaine et se plaisait à comparer son ténor au violoncelle. Il affirmait aussi que ce qu’il jouait, c’était lui. «C’est moi qui sors de mon saxophone», disait-il, résumant d’un trait simple et sans équivoque le lien qui unit le soliste à son jeu, cette étrange métamorphose par laquelle le souffle d’une inspiration devient parole, et la musique la traduction d’une sensibilité qui trouve difficilement à s’exprimer ailleurs. Et le pire, c’est qu’il n’avait pas tort. Stan Getz est Stan Getz, ou plutôt l’homme à la vie tumultueuse a disparu dans cette sonorité, ce lyrisme, ces accents, qui ne ressemblent à aucun autre. Cette sonorité sublime n’aurait rien été, cependant, si elle n’avait été au service d’une capacité d’invention mélodique superlative.

«Stan Getz était un chanteur», souligne Sylvain Rifflet, qui porte ce concert hommage à la Philharmonie de Paris. « À chaque fois qu’il joue, il invente des mélodies. Il ne joue pas deux fois la même phrase, il n’y a aucune forme de systématisme dans ses improvisations. Il ne cherche pas la complexité ou la difficulté d’un langage, il cherche la beauté, ce qui est pour moi la chose la plus difficile à atteindre.»

Passionné par Stan Getz depuis ses débuts, Sylvain Rifflet voue un culte à son aîné saxo- phoniste dont il a exploré la discographie de fond en comble comme un jardin secret. Fait relativement rare dans le paysage contemporain, il compte au rang de ses influences ce styliste de génie. Car Stan Getz n’a pas été un révolutionnaire, ni un défricheur, mais une manière de grand écrivain qui maîtrisait à la perfection l’art de la phrase, du récit, de la tension narrative. À la différence notable des Sonny Rollins, John Coltrane, Wayne Shorter et autres Joe Henderson, il ne racontait pas ses propres histoires mais empruntait celles des autres pour exprimer toute la gamme des émotions, des plus passionnées aux plus élégiaques. Getz n’était pas compositeur. Ce n’est pas pour rien qu’après avoir usé les mètres des chansons de Broadway, il fut l’un des premiers à introduire dans le jazz les grands airs de la musique brésilienne, en particulier la bossa-nova, qui lui ouvrit de nouveaux horizons lyriques et rythmiques.

Même si son parcours artistique jusqu’à récemment l’avait peu laissé entrevoir, du groupe Rockingchair à ses hommages à Moondog, Sylvain Rifflet connaît littéralement toute cette histoire par cœur. La manière dont, en 2017, il s’est attelé à revisiter le légendaire album Focus, une suite orchestrale au carrefour du jazz et du classique composée par Eddie Sauter à la demande de Stan Getz, a cependant levé un coin de voile sur sa passion.

Autour de lui Julien Lourau, et l’ensemble des musiciens qu’il a choisis pour revisiter à sa manière quelques-uns des jalons de la riche carrière de Stan Getz. Parmi eux, un guitariste brésilien, Nelson Veras, qui a toujours su échapper aux clichés tropicalistes que l’on aurait voulu calquer sur sa personnalité, qui connaît les accords de la bossa-nova de l’intérieur ; le vibraphoniste luxembourgeois Pascal Schumacher, dont la présence rappelle que Stan Getz dirigea un temps un quartet avec un tout jeune Gary Burton dont un disque notamment, enregistré à Paris en 1967, conserve la mémoire; la trompettiste Airelle Besson, avec qui Sylvain Rifflet porta pendant plusieurs années le groupe Rockingchair, qui prendra la place des Chet Baker, Bob Brookmeyer et autres cuivres avec qui Getz croisa parfois ses lignes mélodiques ; la chanteuse Célia Kameni, prétexte à se souvenir quel maître du contrechant Getz était; le batteur américain Jeff Ballard, qui a grandi dans l’amour du swing et sait jouer les rythmes brésiliens avec la subtilité requise; et le quatuor Appassionato, enfin, dont la participation souligne combien, plus d’une fois au fil de sa carrière, sous la plume d’Eddie Sauter ou Michel Legrand, Stan Getz aima lover son souffle dans un écrin de cordes. Des grands classiques des années Verve (« Jazz à la Philharmonie » oblige !) aux ultimes enregistrements avec Abbey Lincoln en passant par l’éphémère collaboration avec Eddy Louiss, René Thomas et Bernard Lubat, et une bonne dose de bossa, Sylvain Rifflet a choisi de puiser la matière de cet hommage dans différentes «périodes» de la carrière de Stan Getz, faisant fi de la chronologie pour favoriser l’émotion, et rendre un juste hommage à celui qui aimait à croire que, de sa vie, il n’avait jamais joué une seule note qu’il n’ait eu une juste raison de faire entendre.

Vincent Bessières

 

Sylvain Rifflet | saxophoniste ténor
Célia Kaméni| voix
Airelle Besson | trompette
Julien Loureau |saxophoniste ténor
Pascal Schumacher | vibraphone et marimba
Nelson Veras | guitare
Florent Nisse | double basse
Jeff Ballard |drums

L’INCONNU

“Donner des voix”

Jusqu’a présent j’ai très peu composé pour la voix, qu’elle soit chantée ou parlée. Toujours en recherche de terrains inexplorés, j’aimerais travailler dans cette direction pour ce projet. Donner une voix aux différents personnages en leur prêtant celle(s) d’un chanteur et/ou d’une chanteuse est un axe de travail que j’entends explorer. Si je ne me m’interdis pas d’écrire des chansons, j’envisage aussi de composer, comme je l’ai fait pour Rebellion(s), en transcrivant en notes les intonations d’une diction de comédien ou de chanteur (voir par exemple mon travail autour d’André Malraux et de son discours pour l’entrée des cendres de Jean Moulin au Panthéon).

“Bruiter le film”

J’ai souvent utilisé le procédé consistant à intégrer des sons du réel dans la musique en les transformant pour en faire un élément de la compostion à part entière. (voir par exemple la bande originale du film Dernier Maquis où j’ai utilisé le son de palettes de bois pour fabriquer une rythmique.)
The Unknown regorge d’images évoquant des sons, mon deuxième axe de travail sera de travailler à “bruiter” le film ; non pas de manière strictement réaliste mais en utilisant les sons imaginés pour ce bruitage comme un élément musical. J’aimerais “générer” le son des engrenages, celui des chevaux au galop ou du fouet de Nanon à la fin du film et l’utiliser comme la base d’une rythmique ; simuler le son de ce tourniquet infernal sur lequel Alonzo et Nanon exécutent leur tour et en faire une note pédale… Pour ce faire j’envisage soit d’employer un véritable bruiteur de cinéma, soit de faire appel à un.e musicien.ne électronique pour créer une sorte de bande-son fictive et discontinue sur laquelle l’orchestre pourrait jouer.

DOOBLE

Sylvain Rifflet / Philippe Gordiani

Imaginez une musique résolument électronique, tantôt planante, parfois dansante, souvent répétitive et toujours minimaliste mélangeant une écriture ciselée pour un instrumentiste (saxophone et clarinette) et des machines.

Fruit de plusieurs commandes de musiques de films (documentaires) pour le réalisateur Arthur Rifflet, Philippe Gordiani et Sylvain Rifflet ont décidé de développer et d’adapter ce projet à la forme discographique.

À l’origine composée à partir de séquences courtes que le saxophoniste a composées, la musique de Dooble est l’hybridation des univers musicaux respectifs des deux musiciens : comme une rencontre imaginaire entre Colin Stetson, Philippe Glass et Ryuchi Sakamoto et quelques autres pour lesquels ils partagent une admiration sans borne.

LA PRESSE EN PARLE !

 » Valeur sûre du jazz hexagonal, Sylvain Rifflet réussi tout ce qu’il entreprend, qu’il s’agisse de rendre un hommage gonflé à Stan Getz (Refocus), d’explorer les fines enluminures des poètes en langue d’oc (Troubadours) ou de mettre au jour les mélodies secrètes qui traversent les discours de Greta Thunberg et André Malraux (Rebellion-s-). Enregistré avec le renfort de musiciens très libres, Vincent Taeger (batterie) et Bettina Kee (synthés), ce nouveau disque propulse le saxophoniste et clarinettiste dans un univers épuré, dépourvu de concept ordonnateur, où seule l’inspiration de l’instant détermine la direction à prendre. Un album d’abandon comme seuls les grands musiciens sont capables d’en produire – et assurément, Rifflet est l’un deux.  » Télérama

« Sylvain Rifflet, le mécanicien du tempo. » France Musique

« Une musique totalement hypnotique » Europe 1

« Une œuvre impressionnante, à arpenter infiniment » Les Inrocks

« Déroutant et hypnotique » L’Alsace

« Un album moderne, déroutant et passionnant » TSF Jazz

« Un des plus beaux disques entendus récemment » Jazz Magazine

« Fantastique Sylvain Rifflet » La Croix

« Étrange et fabuleux » Midi Libre

« Une ode au souffle inventif, à la mélodie en barre et aux répétitions fertiles. » Jazz News

« Parmi les offres les plus attrayantes de la bande-son automnale » Libération

« Brillant et poétique » Jazz News

RÉFÉRENCES

D’Jazz Nevers – Jazz sous les Pommiers (Coutances) — Philharmonie de Paris — Jazz au Fil de L’Oise — Jazz à Junas — Scènes nationales de Quimper, Besançon, Metz…

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