PORTRAIT
Antonin-tri Hoang est l’un des saxophonistes les plus impressionnants qu’on puisse entendre actuellement. Sa culture et sa technique sont immenses. Son esprit d’aventure également.
On a pu le découvrir comme soliste dans le White Desert Orchestra de Eve Risser.
Il est le co-leader du groupe Novembre et un membre fondateur de Umlaut Big-band.
Il prépare, en collaboration avec le pianiste Romain Clerc-Renaud, une création pour le festival SONS D’HIVER 2023
PROCHAINS CONCERTS
LES PROJETS
NOVEMBRE
Novembre
Antonin-tri Hoang, alto saxophone
Rimain Clerc-Renaud, piano
Sylvain Darrifourcq, drums
Thibault Cellier, double-bass
APPARITIONS
(RE)-CREATION
Janvier / février 2023 dans le cadre du festival Sons d’Hiver
Le groupe Novembre (co-dirigé par Antonin-Tri Hoang et Romain Clerc Renaud) pense un peu la musique écrite en général et les mélodies en particulier comme des apparitions, quelque chose qui vient bousculer le présent, ou se superposer au présent : la mémoire, le souvenir, les fantômes.
L’idée originale de ce spectacle est de « concrétiser » ces formes mouvantes de musique, en les rendant visibles. Visibles mais fragiles comme des allumettes craquées dans le noir : des invités apparaissent à gauche, à droite, en haut, en bas, dans le public, et disparaissent sitôt leurs interventions finies.
Il y a un petit côté train-fantôme, scenic railway, un train qui va parfois très vite : l’éclairagiste Nicolas Bats a mis en place un système qui permet une synchronisation parfaite des lumières avec la musique, et de jouer à passer du solo au grand orchestre en un clin d’œil.
Ce spectacle part d’un concert conventionnel qui dérive en hallucinations auditives, tout en brisures, pour revenir au concert, « comme si rien ne s’était passé ».
L’instrumentation se décompose en trois groupes : le quartet Novembre, le quartet Bribes et un trio de violoncelles. Entre ces trois groupes la musique et l’instrumentation circulent dans l’espace et la durée, éclaté entre proche, loin, acoustique et amplifié. La musique subit alors des court-circuits, des glissements qui peuvent nous faire entendre une même mélodie de manière complètement différente, selon quand où elle apparaît, par qui elle est jouée.
Distribution :
Le groupe Novembre
Romain Clerc-Renaud, piano
Sylvain Darrifourcq, batterie
Antonin Tri Hoang, sax
Thibault Cellier, contrebasse
+ invités
Les membres du groupe Bribes
avec Linda Olah, chant
Geoffroy Gesser, sax
Yann Joussein, batterie
et…
Gulrim Choi, violoncelle
Elena Andreyev, violoncelle
Myrtille Hetzel, violoncelle
Adrien Chiquet, alors conseiller musique à l’ONDA, commentait la première version de ce spectacle créé en avril 2019 (Banlieues Bleues)
« Ce qu’a fait Novembre sous le titre « Ornette/Apparitions » est tout simplement l’un des meilleurs spectacles de THÉÂTRE MUSICAL qu’il m’ait été donné de voir depuis longtemps (et non, je ne dis pas ça par provocation).
Autour du quartet de base, on a entendu résonner des thèmes depuis les coulisses, on a vu un batteur de crypto-métal venir assener de grand coups de boutoir dans la cohérence de la chose, on a entendu un choral de bois et de cuivres scintiller dans les cintres, on a écouté une chanteuse suédoise nous susurrer une berceuse à l’oreille, on a vu une création lumière sous LSD et découvert composition sous MDMA, on a saisi en une bonne heure la complexité et la beauté d’Ornette, son lyrisme, son apport considérable à la musique du siècle.
Alors pourquoi dis-je qu’il s’agit de théâtre musical ? Eh bien justement parce que pour une fois, c’est la musique elle-même qui était théâtrale, qui exigeait ces effets de scènes, de drôlerie (depuis quand n’avais-je pas rit autant au concert ?). Parce que tout a été pensé pour que les techniques de la scène (du théâtre donc) soient mobilisées pour souligner ce qu’exigent le son et la composition (et non l’inverse). Bref, je n’étais pas le seul (loin s’en faut) à avoir trouvé cela extrêmement brillant et réjouissant. »
Et le compte-rendu dans Jazz Magazine : « Xavier Prévost vous en touchera surement deux mots sur cette même adresse tant la plume semblait lui brûler la main au sortir de ce concert, mais au moment d’en évoquer la seconde partie, je ne peux taire les souvenirs qui remontent de ce premier hommage rendu à Ornette Coleman dont le fantôme ne cessa de survenir comme pour se rappeler au bon souvenir des musiciens qui honoraient sa mémoire : sous la forme de bribes comme injectées dans l’improvisation ou dans les partitions originales, d’impromptues fanfares d’abord invisibles faisant sonner en coulisses, en fond de scène ou dans les cintres quelques airs bien connus du compositeur, l’exposé d’un thème étant interrompu par une seconde batterie hors scène obligeant incessamment les interprètes à revenir à leur point de départ… Plus un pianiste dont je ne saurais dire si sa pratique des claviers est influencées par le syntheziser show de Paul Bley et Annette Peacock, mais dont le jeu de piano était en bien des points un vibrant hommage au plus ornettien des pianistes : Paul Bley. Et l’on n’était par très étonné de retrouver, parmi les invités du groupe, Pierre Borel qui au sein de Die Hochstapler promena les œuvres d’Anthony Braxton et d’Ornette Coleman dans l’étonnant palais des glaces du “Braxtornette Project” (Umlaut Records, 2013), et qui plus récemment revisitait Charlie Parker sous le prisme de la vitesse au sein du trio Schnell (“Live at Sowieso”, Clean Feed, 2018). Une famille de musiciens qui a fait preuve hier d’un exceptionnel sens de la forme musicale et de l’occupation scénique.